Initialement prévue pour le 25 Février prochain, l’élection présidentielle au Sénégal, a été reportée à une date ultérieure, telle a été la décision du président sortant Macky Sall.
Ce samedi 03 Février, à quelques heures de l’ouverture de la campagne électorale pour le scrutin, le président a annoncé abrogé le décret sur la convocation du corps électoral. « J’ai signé le décret du 3 Février 2024 abrogeant le décret du 26 Novembre 2023 fixant la Présidentielle au 25 Février 202. J’engagerai un dialogue national ouvert, afin de réunir les conditions d’une élection libre, transparente et inclusive », a t-il déclaré.
Le mercredi 31 Janvier, les députés de la majorité faisaient déjà adopter à l’Assemblée nationale une résolution pour la création d’une commission d’enquête parlementaire, chargée de faire la lumière sur l’ensemble du processus.
« Ces conditions troubles pourraient gravement nuire à la crédibilité du scrutin en installant les germes d’un contentieux pré et postélectoral », a indiqué Macky Sall samedi pour justifier le report.
Cette décision a soulevé de vives réactions au sein de la classe politique Sénégalaise.
Plusieurs candidats de l’opposition ont exprimé leur désaccord vis-à-vis d’un report de l’élection. L’ancien maire de Dakar Khalifa Sall a ainsi dit son « opposition catégorique à toute tentative de report », évoquant « un coup d’état constitutionnel ».
Birahim Seck du Forum Civil parle d’un coup de poignard à la démocratie, car pour lui les arguments avancés ne sont ni solides, ni recevables.
PASTEF, le parti d’Ousmane Sonko mobilise ses militants à poursuivre la campagne électorale suivant les modalités prévues.
Suite à cette décision, plusieurs partis d’opposition avaient appelé à manifester Dimanche. Les rues ont été prises d’assaut par des manifestants qui estiment ne plus avoir confiance en Macky Sall. Ils lui reprochent d’avoir violer la constitution, car aucune loi n’autorise le président à reporter les élections. Les manifestants ont été dispersés, par les forces de sécurité, avec des gaz lacrymogènes
Le Sénégal serait-t-il en train de se diriger vers une impasse politique ?
La Communauté Economique des États de l’Afrique de l’Ouest a exprimé samedi soir son « inquiétude » après le report de la présidentielle au Sénégal, État membre, et a appelé la classe politique au dialogue.
Lamine DIOP
