Une cour constitutionnelle ougandaise a commencé lundi à examiner la première contestation de la loi anti homosexuelle.
Yoweri Museveni a promulgué le 29 mai une loi anti-LGBT prévoyant de lourdes peines pour les relations homosexuelles et ceux qui feraient la « promotion » de l’homosexualité, suscitant une indignation parmi les défenseurs des droits de l’homme, et les puissances occidentales, dont le président Joe Biden.
« Nous avons convenu de procéder à des observations écrites plutôt qu’à des observations orales », a déclaré lundi Nicholas Opiyo, l’avocat représentant les pétitionnaires, au tribunal de Kampala.
« La Cour rendra son jugement avec préavis », a déclaré le juge en chef adjoint de l’Ouganda, Richard Buteera, qui dirige le panel de cinq juges de la Cour constitutionnelle, lors de l’audience de lundi.
Parmi les pétitionnaires réclamant l’abrogation de la loi figurent plusieurs militants des droits de l’homme, deux professeurs de droit de l’université Makerere de Kampala et deux législateurs du parti National Résistance Mouvement de Museveni.
Les États-Unis ont annoncé leur intention de retirer le pays de l’accord commercial AGOA (African Growth and Opportunity Act) à partir de janvier 2024.
Il faut préciser que cette loi bénéficie toutefois d’un large soutien populaire, et le gouvernement accuse l’Occident de tenter de faire pression sur l’Afrique pour qu’elle accepte l’homosexualité.
La présidente du parlement s’était félicitée de la promulgation du texte du président, qui qualifie lui-même l’homosexualité de «déviance». Dans un communiqué, elle s’est justifiée : «nous avons tenu compte des préoccupations de notre peuple et édicté pour protéger le caractère sacré de la famille. Nous sommes restés fermes pour défendre la culture, les valeurs et les aspirations de notre peuple».
De son côté, un député ougandais à l’origine de ce projet de loi s’attendait à des sanctions de la part des pays occidentaux. Il a déclaré aux médias : «Ils vont couper l’aide à l’Ouganda» qui doit donc trouver de nouveaux «partenaires de développement», notamment dans le monde arabe.
Morrison JONHSON