À moins d’un mois des prochaines élections générales prévues le 26 août prochain, les voix s’élèvent pour demander un arrêt du processus électoral au Gabon. Des acteurs de la société civile, des sages et même des partis politiques de l’opposition estiment que le processus électoral est mal engagé, et que le temps est insuffisant pour organiser simultanément la présidentielle, les législatives et les locales. Ils appellent donc à une transition pour éviter le chaos.
Le Consortium de la société civile pour la transparence électorale (Coted) a été le premier à ouvrir le bal. Son président, Georges Bruno Ngoussi, a déploré la mauvaise préparation des élections à venir et a exhorté le Centre gabonais des élections (CGE) à reporter les élections couplées de 2023 à une date ultérieure, afin de permettre l’instauration d’une transition.
Un collectif des sages, auquel se sont joints des partis politiques de l’opposition, a ensuite emboîté le pas. Laurent Angue Mezui, président du Rassemblement pour le Gabon, a été plus radical dans ses revendications. Il réclame une mise à plat des institutions et une transition d’environ trois ans, avec l’exclusion des candidatures des acteurs qui géreraient cette période de transition.
Le pouvoir en place n’a pas encore réagi à ces déclarations, mais le Premier ministre, Alain Claude Bilie By Nze, a récemment réaffirmé devant le corps diplomatique la volonté du Gabon de maintenir ces élections dans les délais, en assurant une démarche démocratique, inclusive et crédible, en accord avec la Constitution et les lois de l’État.
Le mandat de l’actuel chef de l’État, Ali Bongo, prend fin le 27 septembre prochain. Le gouvernement se montre déterminé à éviter un vide constitutionnel au sommet de l’État et cherche à relever le défi de l’organisation des élections dans un contexte où les appels pour une transition se font de plus en plus insistants.
Alica Z.