Equateur: Assassinat du procureur enquêtant sur la prise d’otage sur un plateau télévisé

Le procureur chargé de l’enquête concernant l’irruption d’hommes armés en direct sur le plateau d’une chaîne de télévision publique équatorienne, le 9 janvier, a été assassiné mercredi alors que le pays se trouve sous le régime de l’état d’urgence, en guerre contre les gangs de narcotrafiquants.

Selon le parquet, le procureur assassiné à Guayaquil, dans le sud-ouest du pays, était chargé de déterminer quel gang avait mené cet assaut.

« En réponse au meurtre de notre collègue Cesar Suarez, je serai catégorique : les groupes du crime organisé, les criminels et les terroristes n’arrêteront pas notre engagement envers la société équatorienne », a déclaré la procureure générale Diana Salazar, dans une vidéo publiée sur X.

Les images spectaculaires de l’irruption en direct, d’hommes lourdement armés, en cagoules, plaquant au sol sous la menace, journalistes et employés de la chaîne TC à Guayaquil, avaient fait le tour du monde.

Au milieu des coups de feu, la diffusion de ces images s’est poursuivie en direct pendant de longues minutes, malgré l’extinction des lumières sur le plateau et la caméra qui se fige.

L’intervention rapide des forces de l’ordre a permis de mettre fin à la prise d’otages sans faire de victime et d’arrêter 13 assaillants.

Cet assaut sur un plateau télévisé est intervenu suite aux violences déclenchées par l’évasion, quelques jours plus tôt, du redouté chef du gang des Choneros, Adolfo Macias, alias « Fito ».

Les procureurs sont sous la menace de la vingtaine d’organisations criminelles qui sont en activité en Équateur.

En Juin dernier, le procureur Leonardo Palacios a été tué par des hommes armés dans la ville de Duran, voisine de Guayaquil.

Diana Salazar a fait état de menaces directes de mort de la part de Los Lobos, l’une des principales organisations criminelles, dont le chef, Fabricio Colon Picole, s’est également échappé de prison la semaine dernière.

Les politiques sont également visés. Fin 2023, le candidat à la présidence Fernando Villavicencio, à Quito, et Agustin Intriago, maire de Manta (l’une des principales villes du pays), ont également été tués par des criminels.

Julien REVET

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