Côte d’Ivoire: Bras de fer entre les habitants de Boribana et les autorités

Les habitants de Boribana, un quartier précaire d’Abidjan se trouve être en bras de fer avec les autorités ivoiriennes

Près de 28 000 habitants de Boribana ont annoncé qu’ils refusaient la destruction de leurs habitations sans compensation. Pour motif, ces derniers soupçonnent les autorités de vouloir lancer une opération de nettoyage de la ville à l’occasion du démarrage de la CAN.

Ces personnes habitent ce quartier précaire qui existe depuis plus de 60 ans.

Le 06 janvier,  le District Autonome d’Abidjan avait annoncé à ces habitants qu’ils occupaient illégalement le domaine public, avec un délai de 03 jours pour leur déguerpissement.

Cette annonce a soulevé de vives réactions, au sein de la communauté de ce village.

« Humainement parlant, ce n’est pas possible. Même un animal, quand on veut le déplacer, entretenir son enclos, il faut trouver un point de chute d’abord. Nous sommes des humains, nous avons des droits, nous sommes des Ivoiriens, nous sommes nés ici, personne ne décide de naître pauvre. On n’a pas d’endroit où aller, on va aller où ? C’est la question qui est là », confie un père de famille.

Pour sa part, le  représentant du quartier Boribana, déplore : « Nous avons essayé d’expliquer cela à la police. Nous avons essayé de rentrer en contact avec les autorités du district d’Abidjan. Personne ne nous a écoutés et on n’a pu joindre personne ».

En raison de la construction du quatrième pont d’Abidjan, six hectares ont été détruits sur les vingt-et-un formant le quartier Boribana.

Les quelque 507 propriétaires avaient la conviction de percevoir des indemnités avant toute opération de déguerpissement, jusqu’à l’approche de la CAN. « C’est à cause de la CAN. La CAN, elle est faite pour les populations, pour les Ivoiriens ou bien elle est faite pour qui ? On organise la CAN pour égayer les populations et non endeuiller les populations, attrister les populations. Nous demandons au gouvernement de revoir la position », lance un habitant désespéré.

En attendant d’avoir des propositions de relogement, les habitants mettent en garde qu’ils ne quitteront pas le quartier. Ils envisagent, en cas de coup de force, élire domicile sur le  boulevard de la paix ou même sur  le quatrième pont.

Valérie N’DRI

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