Malgré l’embargo imposé par la CEDEAO, le Burkina, le Mali et le Niger clôturent l’année 2023 avec une croissance économique solide, surpassant même la moyenne de l’Afrique subsaharienne (2,9% en 2023), selon les récentes estimations du Fonds Monétaire International (FMI) publiées en début d’année.
Dans son rapport « Perspectives économiques mondiales » de Janvier, le FMI projette une reprise significative de la croissance au Niger. Après une chute à 2,3% en 2023 (après 11% en 2022), le pays devrait connaître une expansion impressionnante de 12,8% cette année, avant de se stabiliser à 7,4% l’année suivante.
Cette relance prometteuse vient sans doute soutenir la résilience de l’économie Nigérienne, qui fait face à des sanctions sévères de la part de la CEDEAO depuis les évènements du 26 Juillet dernier.
L’optimisme du FMI repose en grande partie sur la mise en service, depuis le 2 Novembre dernier, d’un pipeline reliant les sites de production pétrolière du sud-est du Niger au port de Sèmè au Bénin voisin. Cette infrastructure permet désormais à Niamey d’exporter son pétrole sur le marché international.
Avec une production quotidienne de 110 000 barils de pétrole, dont 90 000 sont destinés à l’exportation, le pipeline devrait générer environ 50% des recettes fiscales, contribuant significativement à compenser le déficit dans les finances publiques causé par la suspension des appuis financiers des partenaires occidentaux. Ce trésor financier devrait également stimuler l’économie nationale
Le Burkina et le Mali, confrontés à la crise sécuritaire persistante dans la région, démontrent aussi une résilience notable. Alors que la croissance du PIB au Burkina, estimée à 4,3% en 2023, devrait se renforcer à 4,8% en 2024 et atteindre 5,1% en 2025. Le Mali, quant à lui maintient une croissance stable de 4% cette année, avec une perspective d’accélération à 5% en 2025.
Il faut rappeler que ces trois pays réunis en Alliance de États du Sahel(AES), ont annoncé le 28 Janvier 2024, leur retrait de la CEDEAO. Ils dénoncent l’influence de puissances étrangères sur la communauté, et les sanctions illégales infligées à eux.
Avec la croissance de leur économie, on voit bien que ces pays se porteront bien mieux en s’étant retirer de la CEDEAO. Ils ne seront pas autant affectés par les conséquences, même si c’était le cas, ils ont déjà démontrer leur résilience depuis des lustres.
Henri TABSOBA