Le pasteur de l’église primitive a été arrêté lundi à Kinshasa, en République Démocratique du Congo, sur instruction du Procureur général (PG) près de la Cour cassation, pour avoir épousé plusieurs filles mineures, a-t-on appris de cette juridiction.
«L’arrestation du pasteur Kas Kasambakana à Kinshasa, qui a épousé plusieurs filles mineures et du père biologique de la fille (une mineure donnée en mariage à ce pasteur de 68 ans), à Mikanda, servira d’exemple à toute personne qui se livrera à des tels actes», a déclaré Me Joëlle Kona Mbamba, vice-présidente de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH).
«C’est une lutte qui n’est pas celle de l’acharnement contre une personne mais celle de la défense des droits de la femme et celles qui ne peuvent pas parler contre ce qui apparaît comme l’esclavagisme sexuel, mariage forcé », a souligné Me Kona.
Elle a fait savoir que cette arrestation est le résultat de plusieurs mobilisation faites par des associations de défense des droits des femmes, avocates et de la Commission Nationale des Droits de l’homme (CNDH), qui s’étaient mobilisées pour saisir les ministres de la Justice et du Genre, Famille et Enfant ainsi que le Procureur général afin d’obtenir leur implication dans l’affaire du 13ème mariage du pasteur Pierre Kasambakana et d’élargir des poursuites judiciaires à toutes les personnes impliquées.
Le 8 janvier 2024 a été publiée une vidéo réalisée à Moanda au Kongo Central montrant la cérémonie de mariage entre ce pasteur et fille qualifiée par d’aucuns comme mineure. Cette vidéo a provoqué l’indignation de plusieurs personnes.
Se référant aux différents textes légaux nationaux, régionaux et internationaux portant protection de l’enfant, interdisant le mariage forcé, spécifiquement la loi n°06/018 de 2006 modifiant et complétant le Décret du 30 Janvier 1940 portant Code pénal congolais en son article 174, des associations souhaitent la poursuite judiciaire et l’arrestation de toute personne impliquée dans cette affaire, en mettant ainsi en garde tout auteur de tels actes au risque de subir la rigueur de la loi. Elles fustigent ce geste ignoble qui constitue une violation grave des droits de l’Homme, et demandent à la population de dénoncer tout auteur des faits illégaux.
David FAMBO