Sahel : L’AES consolide sa souveraineté aérienne face aux défis sécuritaires régionaux

Les forces aériennes des pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) ont franchi une étape décisive dans leur coopération militaire. Du 13 au 17 avril 2025, les chefs d’état-major des armées de l’air du Burkina Faso, du Mali et du Niger vont se réunir à Bamako pour jeter les bases d’une défense aérienne intégrée. Cette concertation stratégique, placée sous la présidence du général malien Oumar Diarra, illustre la détermination des trois nations à mutualiser leurs moyens face aux menaces terroristes.

Les discussions vont permettre d’établir un cadre opérationnel commun axé sur plusieurs priorités. La standardisation des équipements militaires, la coordination des frappes aériennes transfrontalières et l’échange systématique de renseignements figurent parmi les mesures phares. Les responsables militaires ont particulièrement insisté sur l’importance croissante de l’aviation dans la lutte contre les groupes armés, soulignant les résultats tangibles obtenus récemment dans la zone des trois frontières grâce à des opérations conjointes.

Cette initiative s’inscrit dans une logique d’autonomie stratégique. Les pays de l’AES manifestent ainsi leur volonté de s’affranchir des schémas de dépendance militaire hérités du passé. La création d’une académie régionale de formation des pilotes et l’harmonisation des doctrines d’engagement aérien témoignent de cette ambition souverainiste.

Le contexte régional donne une actualité particulière à ces développements. Les relations entre le Mali et l’Algérie traversent une période de tension inédite depuis l’incident du 31 mars impliquant un drone militaire. Les versions contradictoires des deux pays sur la localisation de l’appareil ont conduit à une escalade diplomatique, avec le rappel mutuel des ambassadeurs et la fermeture des espaces aériens. Les capitales burkinabè et nigérienne ont exprimé leur solidarité avec Bamako en adoptant des mesures similaires.

La mise en place d’une architecture aérienne commune au sein de l’AES envoie un signal politique fort. Elle démontre la capacité des États sahéliens à définir collectivement leur propre modèle de sécurité, sans recours à des médiations externes. Cette avancée concrétise la vision stratégique partagée par les trois nations, déterminées à prendre en main leur destin sécuritaire dans un environnement régional de plus en plus complexe.

Amen K.

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