Une femme congolaise kidnappeuse présumée d’enfants a été arrêtée jeudi et est détenue à Bukavu dans l’est de la République démocratique du Congo, où une fillette a été retrouvée morte et mutilée, a-t-on appris des responsables locaux.
Âgée d’une trentaine d’années, « Ombeni Malekera, qui n’est pas à son premier forfait, a kidnappé deux enfants (un garçon de trois ans et sa sœur de cinq ans) d’une même famille depuis mardi 1er août », a déclaré à l’AFP Patience Bengehya, bourgmestre de la commune de Bagira à Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu. « Le corps de la fillette de cinq ans a été retrouvé mercredi au bord d’une rivière, amputé de son sexe et de sa langue », a-t-il indiqué.
La découverte du corps a provoqué un soulèvement chez les riverains. Les recherches qui ont été lancées ont permis de retrouver le garçon de trois ans qui était « drogué » dans le domicile d’Ombeni Malekera, a précisé le bourgmestre de Bagira, une commune populaire. « La population en colère voulait se venger mais les agents de l’ordre sont intervenus, la dame a été acheminée au parquet de Bukavu(…), son procès en flagrance va incessamment commencer », a indiqué M. Bengehya.
Le mari de la présumée kidnappeuse a aussi été arrêté et est détenu dans un cachot du commissariat de police « pour raison d’enquête », a-t-il précisé. Interrogé par l’AFP, Gentil Kulimushi, président de la société civile de Bagira, qui affirme avoir suivi les manifestations d’habitants a confirmé la version du bourgmestre. Le Bourgmestre Patience Bengehya rappelle qu’en mars dernier qu’Ombeni Malekera « avait voulu kidnapper ses trois enfants pour soutirer de l’argent à son mari ».
Au Sud-Kivu, comme dans tout l’est de la RDC en proie à des violences, des cas d’enlèvements d’enfants mais aussi d’adultes, parfois avec demande de rançon, sont menés par des hommes armés et milices. Des cas de mutilations d’enfants sont également parfois rapportés. En février, un petit garçon albinos de 5 ans a été tué par des inconnus et son corps retrouvé sans tête ni jambes, à Kalehe (toujours dans le Sud-Kivu), vraisemblablement victime de pratiques occultes visant les albinos dans certains pays d’Afrique.