Maroc: Le racisme persiste, malgré les efforts considérables.

Un récent rapport de la Ligue internationale des minorités, en collaboration avec l’organisation « Voix de la femme amazighe » et l’association « Tamaynut » , a mis en lumière les efforts législatifs  considérables déployés par le Maroc pour éradiquer toute « forme de discrimination raciale » . Néanmoins, ces efforts n’ont pas suffisamment atténué les effets de la discrimination communautaire à l’encontre des migrants originaires du sud du Sahara et des Marocains à la peau noire« 

Le rapport souligne que « la Constitution marocaine prohibe toute forme de discrimination raciale, de violence et de haine, et garantit la protection des droits des non citoyens, tout en mettant en place des lois claires pour réprimer de tels comportements. Malgré cela, les Marocains à la peau noire continuent de subir des traitements racistes, ainsi que des expressions méprisantes ».

Selon cette même source,  la plupart des Marocains à la peau noire résident dans la partie sud du royaume, et bien qu’il n’existe pas de données statistiques officielles classées par origine ethnique, leur proportion au sein de la population totale est estimée à environ 10 % .

La persistance d’expressions au sein de la société visant les Marocains à la peau noire, ainsi que les migrants subsahariens, telles que  » l’esclave, le serviteur, les haratines » , ainsi que d’autres termes qui continuent de perdurer en raison de la gestion insatisfaisante des questions liées à la migration, qui sont devenues plus complexes depuis la pandémie, est-il encore souligné.

En ce qui concerne les Marocains amazighs, le rapport salue les efforts de l’État en vue de la préservation de cet héritage, notamment par la création de l’Institut Royal de la Culture Amazighe, qui a joué un rôle majeur dans la sauvegarde de cette culture. De plus, l’amazighe a été consacrée en tant que langue officielle dans la Constitution, intégrée dans l’enseignement, les institutions officielles et divers autres secteurs. Le roi a également reconnu le Nouvel An amazigh comme une fête nationale.

Au lendemain de son indépendance, le Royaume du Maroc souscrit à la Déclaration universelle des droits de l’Homme, qui pose le principe d’égalité avec son article 7. Celui-ci stipule que « Tous sont égaux devant la loi et ont droit sans distinction à une égale protection de la loi ». Le Conseil civil de lutte contre toutes les formes de discrimination a été créé le 9 décembre 2016, par 13 organisations collectifs ou associations, de la société civile marocaine. Il concrétise une volonté de création d’un espace de convergence des luttes autour de la thématique des discriminations, et observe de manière permanente la mise en œuvre effective des droits garantis par les textes législatifs, de même que l’effectivité des mécanismes de lutte contre les discriminations prévues.

Amidou ADERHAMANE

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