Depuis le début de l’année, le prix de l’or a bondi de 30 %, atteignant un sommet historique de 2686 dollars l’once en septembre 2024. Le Burkina Faso, où l’or représente 77 % des exportations, 16 % du PIB et 22 % des recettes publiques, profite directement de cette hausse. Deux compagnies minières étrangères présentes dans le pays, Orezone Gold et West African Resources, ont vu leurs revenus augmenter malgré des baisses de production.
Orezone Gold, opérant à la mine de Bomboré, a généré un chiffre d’affaires de 68,5 millions dollars au troisième trimestre 2024, en hausse de 23 % par rapport à l’année précédente. Bien que sa production ait diminué de 13,5 %, la hausse des prix de l’or a compensé cette baisse. West African Resources, exploitant la mine de Sanbrado, a également profité de cette hausse avec des revenus de 123,76 millions $, en augmentation de 26 % par rapport à 2023.
Le gouvernement burkinabé, qui bénéficie des revenus via la redevance minière (7 % pour un prix de l’or supérieur à 2000 $ l’once), pourrait engranger davantage grâce à sa participation dans les mines d’or. En 2023, l’État a introduit une réforme pour augmenter la redevance selon le prix de l’or. De plus, le président Ibrahim Traoré a annoncé une implication accrue de l’État dans le secteur minier, avec l’acquisition des mines de Boungou et Wahgnion. Le Burkina Faso prévoit également de renforcer le contrôle sur d’autres mines à travers la Société de participation minière du Burkina (Sopamib) et l’Agence pour la promotion de l’entrepreneuriat communautaire (Apec).
Cependant, la production d’or reste en déclin au Burkina Faso, passant de 66,8 tonnes en 2021 à 57,3 tonnes en 2023, en grande partie à cause de l’insécurité liée aux attaques terroristes. Si cette tendance persiste, elle pourrait limiter les gains potentiels du pays malgré la hausse des prix de l’or.