Prise entre le marteau et l’enclume, la Communauté Economique Ouest Africaine( CEDEAO), s’est réunie ce samedi 24 Février 2024, en sommet extraordinaire à Abuja.
A l’issu de ce sommet, une décision majeure a été prise, notamment la levée des sanctions infligées par la Communauté sous Régionale contre le Niger.
La CEDEAO a levé les sanctions avec effet immédiat contre le Niger. L’instance demande en outre la libération du président déchu Mohamed Bazoum. Mais le communiqué ne précise pas si la levée des sanctions est conditionnée par la libération de Bazoum.
L’ouverture des frontières terrestres et aériens, levée du blocage des transactions financières et bancaires, fin du blocus énergétique, reprise des vols commerciaux, telles sont les mesures prises par la CEDEAO allant dans le sens de la levée des sanctions. Elle appelle l’UEMOA et toutes les autres instances régionales à mettre en œuvre la présente décision
Toutefois la CEDEAO maintient la suspension du Niger de son instance décisionnelle.
La levée des sanctions est marque une volonté de la reprise du dialogue avec le Niger.
Les discussions se poursuivent pour trouver une solution aux multiples crises qui secouent l’organisation sous régionale. Le retrait du Niger, du Mali et du Burkina de l’institution, la crise politique que connait le Sénégal sont cœur de ces discussions.
Tant attendue, la levée des sanctions est un ouf de soulagement pour les Nigériens. « Nous sommes très contents de la levée de l’embargo (…) pour nous c’est comme un jour de fête, car tout va revenir à la normale », s’exclame un commerçant au grand marché de Niamey. « Le mois de Ramadan arrive (mi-mars), on espère une baisse des prix des produits de première nécessité, alors riches et pauvres pourront trouver de quoi nourrir leur famille », ajoute t-il.
À la suite du coup d’État du 26 Juillet 2023, qui a renversé le président Mohamed Bazoum, la CEDEAO a imposé de lourdes sanctions économiques et financières au Niger: suspension des transactions financières, fermeture des frontières, gel des avoirs de l’État.
Ces sanctions ont eu de lourdes conséquences sur le pays où le taux de pauvreté extrême dépasse les 40% selon la Banque mondiale. La Cédéao avait d’abord menacé le nouveau régime à Niamey d’une intervention militaire, avant de changer finalement de ton.