Afrique du Sud : Abandon des poursuites contre le Président Ramaphosa dans l’affaire Phala Phala, malgré la persistance de ce scandal.

Le scandale Phala Phala, qui a éclaboussé la présidence de Cyril Ramaphosa, est loin d’être oublié. Impliqué dans une affaire de corruption et de blanchiment d’argent, le président sud-africain se retrouve au centre d’un débat sur la transparence et la responsabilité des dirigeants. Cependant, le 10 octobre 2024, contre toute attente, le parquet sud-africain a décidé de ne pas poursuivre le chef de l’État, invoquant un manque de preuves suffisantes pour une condamnation.

Le scandale remonte à 2020, lorsque la ferme privée de Ramaphosa, située dans la province du Limpopo, a été cambriolée. Quatre millions de dollars en liquide avaient été dérobés, soulevant des questions sur l’origine de cette somme. Arthur Fraser, ancien chef des services de renseignement, a accusé Ramaphosa d’avoir dissimulé le vol aux autorités et d’avoir orchestré le kidnapping des voleurs pour acheter leur silence.

Ramaphosa, tout en reconnaissant le cambriolage, a nié toute tentative de dissimulation ou de corruption, affirmant qu’il avait signalé l’incident aux autorités compétentes. Néanmoins, des accusations de blanchiment d’argent ont déclenché une enquête approfondie. Les investigations ont également porté sur des infractions possibles aux régulations fiscales et aux contrôles des changes.

Après des mois d’enquête, le parquet a finalement conclu que les preuves recueillies ne permettaient pas d’engager des poursuites. « Il n’y avait aucune perspective raisonnable de condamnation sur la base des preuves contenues dans le dossier », a déclaré la procureure du Limpopo. Cette décision marque un tournant inattendu, mais ne dissipe pas totalement les doutes sur la gestion de cette crise.

Bien que l’abandon des poursuites soit un soulagement pour Ramaphosa, ce scandale a durablement terni son image et érodé la confiance du public. Dévoilée en juin 2022, l’affaire Phala Phala a contribué aux difficultés récentes du Congrès national africain (ANC), le parti au pouvoir depuis la fin de l’apartheid. Lors des élections municipales de mai 2024, l’ANC a pour la première fois en trois décennies échoué à obtenir une majorité absolue. La gestion opaque du scandale a accentué le mécontentement populaire et fragilisé davantage une présidence déjà affaiblie.

Amen K.

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