La Maison Blanche s’est officiellement inquiétée lundi que les États-Unis soient bientôt « à court d’argent et de temps » pour aider financièrement l’Ukraine. En cause : une loi de financement bloquée par des républicains pro-Trump à la Chambre des représentants. Sans accord dans les prochaines semaines, la situation pourrait devenir « assez grave » pour Kiev.
Le financement de la guerre en Ukraine en péril. Les États-Unis, en proie à un blocage politique à la Chambre des représentants empêchant le vote d’une aide financière à Kiev, s’inquiètent d’être bientôt « à court d’argent et de temps » pour aider le pays en guerre avec la Russie, a averti lundi 4 décembre la directrice du budget de la Maison Blanche, Shalanda Young.
« Si le Congrès n’agit pas, d’ici la fin de l’année nous serons à court de ressources pour livrer plus d’armes et d’équipements à l’Ukraine et pour fournir du matériel venant des stocks militaires américains », a-t-elle écrit dans une lettre adressée à Mike Johnson, patron de la Chambre des représentants à majorité républicaine.
Après l’échec de la contre-offensive de Kiev et la tentative de la Russie de regagner des territoires comme la ville d’Avdiïvka dans l’Est, le blocage de nouveaux fonds américains noircirait encore plus le tableau. L’absence de ces dizaines de milliards de dollars marquerait aussi un tournant pour le principal financeur de l’effort de guerre ukrainien.
« On ne verra pas la même guerre » si ces financements ne sont pas bientôt votés, explique Michael Stricof, maître de conférences rattaché au Laboratoire d’études et de recherche sur le monde anglophone (Lerma) d’Aix-Marseille Université et spécialiste de la politique de défense des États-Unis.
Depuis cette annonce, Volodymyr Zelensky a annulé son intervention devant le Congrès américain. Depuis le début, Volodymyr Zelensky et le gouvernement ukrainien sont conscients qu’une grande partie des capacités militaires ukrainiennes dépend de l’assistance occidentale en général, mais surtout américaine. Le président ukrainien a donc pris l’habitude de s’adresser au Congrès américain pour réclamer plus d’aide, et il voit la situation s’aggraver fortement en ce moment.
Félix NORMAND