RDC : Dialogue à Doha, pendant que les pourparlers traînent, les Congolais continuent de mourir.

Les négociations directes entre le gouvernement congolais et les rebelles du M23, prévues initialement ce mercredi 9 avril à Doha, ont été reportées sans nouvelle date officielle. Officiellement, les deux parties invoquent des « raisons organisationnelles », mais sur le terrain, la population de l’Est de la RDC continue de payer le prix fort d’un conflit qui s’éternise.

Alors que des sources confirment la présence des deux délégations à Doha, les conditions préalables s’accumulent : le M23 exige des « mesures de confiance », tandis que Kinshasa conditionne tout dialogue à un cessez-le-feu immédiat et au retrait des rebelles des villes occupées. Pendant ce temps, à Bukavu, Goma et dans les villages environnants, les civils subissent au quotidien violences et exactions.

Cette énième tentative de médiation, sous l’égide du Qatar, se heurte aux mêmes écueils que les précédentes. Les discussions techniques sur les modalités du dialogue prennent le pas sur l’urgence humanitaire. Chaque jour de retard se traduit par de nouvelles victimes, de nouveaux déplacés, tandis que les diplomates ergotent sur des points de procédure.

Les observateurs notent avec amertume le décalage entre le rythme des négociations et l’acuité de la crise. « Comment expliquer aux familles des victimes que les pourparlers sont reportés pour des questions d’organisation, alors que des enfants meurent sous les bombes ? », s’interroge un responsable humanitaire sous couvert d’anonymat.

Si ces discussions représentent théoriquement une avancée vers la paix, leur lenteur et leur opacité nourrissent le scepticisme des populations locales. La médiation qatarie, bien que nécessaire, semble impuissante face à l’intransigeance des parties et à l’urgence de la situation.

Alors que le calendrier diplomatique s’allonge, la question demeure : combien de vies congolaises faudra-t-il encore sacrifier avant qu’un accord concret ne soit trouvé ? Les civils, otages de ce conflit, attendent des actes plus que des promesses.

Amen K.

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