Le Nigeria traverse actuellement une période économique difficile, marquée par une inflation galopante et des défis liés à la stabilité financière. En juin 2024, l’inflation a atteint un record de 34,19 %, soit son plus haut niveau en 28 ans, contre 33,95 % en mai. Cette situation est exacerbée par la dépréciation du naira, la hausse des coûts de production et la réduction des subventions sur les produits énergétiques, éléments qui ont contribué à la détérioration du pouvoir d’achat des Nigérians.
Malgré ce contexte difficile, les recettes de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) ont enregistré une hausse impressionnante au deuxième trimestre 2024, augmentant de 99,82 % en glissement annuel, selon les données du Bureau national des statistiques (NBS). Ces recettes ont atteint 1,56 trillion de nairas (environ 955 millions $), avec une progression de 9,11 % par rapport au trimestre précédent. Les paiements locaux ont généré environ 484 millions $, tandis que les paiements étrangers ont contribué à hauteur de 242 millions $, et la TVA sur les importations a apporté 228 millions $. Certains secteurs ont particulièrement bénéficié de cette hausse, notamment celui de la santé et de l’action sociale, qui a enregistré une croissance de 98,44 %, suivi par l’agriculture, la sylviculture et la pêche avec 70,26 %, et l’approvisionnement en eau, l’assainissement, la gestion des déchets et les activités de dépollution avec 59,75 %.
Face à ces défis, le gouvernement fédéral a mis en place plusieurs mesures pour atténuer la crise économique, incluant la suppression de certaines taxes sur les produits de première nécessité, tels que la TVA. Bien que des spéculations aient circulé concernant une possible augmentation de la TVA de 7,5 % à 10 %, le ministère des Finances a démenti ces rumeurs, affirmant qu’il n’y a aucun projet en cours d’augmentation de la TVA sous l’administration du président Bola Tinubu.
Cette combinaison de hausse des recettes fiscales et d’inflation record reflète la complexité de la situation économique au Nigeria, alors que le gouvernement s’efforce de rétablir la stabilité tout en cherchant à soutenir la population face à la flambée des prix et aux pressions économiques croissantes.
Amen K.