Mali : Suspension des Activités de MSF à Nampala, une manière de mettre une pression sur le Gouvernement ?

L’ONG Médecins Sans Frontières (MSF) a décidé de suspendre temporairement ses activités à Nampala, dans la région de Ségou, au centre du Mali, suite à une supposée attaque perpétrée le 14 octobre contre une de ses équipes. Cet incident met en lumière non seulement les défis sécuritaires de la région, mais également la position de l’ONG qui pourrait être perçue comme une pression exercée sur les gouvernements maliens.

L’équipe de MSF accompagnait des agents de santé communautaire pour dispenser des soins vitaux aux populations, dont des déplacés touchés par le conflit. Mais l’attaque, au cours de laquelle les assaillants ont dévalisé l’équipe et mis en péril la sécurité du personnel humanitaire et des patients, a servi de justification à MSF pour retirer temporairement ses services. Ce retrait laisse un vide important, alors que l’accès aux soins est déjà précaire dans cette zone où les besoins en assistance médicale sont immenses.

Cependant, cette suspension est perçue par certains observateurs comme une forme de pression sur les gouvernements du Mali et du Burkina Faso qui aussi a connu la même situation une semaine plutôt. Alors que les autorités locales tentent de répondre aux menaces, la suspension des activités de MSF envoie un message de méfiance à l’égard des capacités de ces gouvernements à assurer la protection des équipes humanitaires.

MSF a déjà suspendu ses activités en 2023 dans cette même région, réinstallant certaines opérations à Molodo et Niono pour des raisons similaires. Ce nouveau retrait remet en question les raisons profondes de cette décision, d’autant plus que l’organisation reste la seule entité internationale à fournir des soins gratuits aux populations de Nampala. Les priorités de MSF semblent, pour certains, orientées par des calculs stratégiques qui vont au-delà de la simple sécurité des personnels.

MSF affirme être en discussion avec les autorités pour garantir des conditions de sécurité satisfaisantes avant une éventuelle reprise. Toutefois, ce choix de retrait soulève des interrogations sur l’engagement de l’organisation dans des contextes sensibles, où la neutralité humanitaire impose un maintien constant aux côtés des populations vulnérables. Le manque d’explications claires pourrait même susciter des soupçons quant aux véritables motivations derrière ce retrait.

Ainsi, l’argument de l’insécurité avancé par MSF, bien que pertinent, n’explique pas totalement l’interruption de ses activités essentielles, laissant planer le doute sur une intention voilée d’exercer une pression indirecte sur les gouvernements maliens et burkinabè.

Amen K.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Back To Top