La mutilation génitale féminine menace de faire son retour en Gambie.
Un parlementaire indépendant a déposé lundi 04 Mars 2024, un projet de loi visant à lever l’interdiction de l’excision.
La pratique avait été proscrite dans ce pays majoritairement musulman en 2015 à l’époque où Yahya Jammeh était encore président.
Le parlementaire Almameh Gibba a introduit la proposition de loi en première lecture. L’examen a été renvoyé à une seconde lecture prévue le 18 Mars.
L’élu du peuple indique que l’excision n’est pas une nécessité en Islam. Mais des religieux musulmans influents font pression pour la levée de l’interdiction.
Les militants des droits de la femme des femmes promettent de faire campagne pour son maintien.
La directrice de l’Association des avocates de Gambie, Anna Njie, a déclaré que l’abrogation de l’interdiction serait un pas en arrière.
« Nous n’avons pas le pouvoir de dire à l’Assemblée nationale ce qu’il faut faire, mais nous avons des droits réservés dans la constitution pour intenter des poursuites lorsque certains droits fondamentaux sont violés », a-t-elle déclaré.
Le chef du parti majoritaire au Parlement, Billay Tunkara, a déclaré qu’il n’avait pas encore décidé d’appuyer le projet de loi.
« Nous prenons notre temps parce que c’est un domaine très sensible qui n’a pas seulement lié à la religion ou à l’aspect culturel, mais aussi les droits de l’homme et les questions de santé », a-t-il déclaré.
Plus des trois-quarts des femmes Gambiennes âgées de 15 à 49 ans ont subi des mutilations génitales, selon l’ONU.
Les mutilations génitales féminines et l’excision sont des pratiques dangereuses aux conséquences dramatiques sur la santé des jeunes filles et femmes. Elles sont considérées comme une violation des droits des filles à la santé, à leur bien-être et à leur autonomie. C’est pourquoi l’UNICEF, en tant que garant des droits fondamentaux des enfants et des adolescentes, travaille à l’éradication de ces pratiques néfastes depuis longtemps, et partout dans le monde.
Anselme KOFFI