Côte d’Ivoire : Rétrocession du 43e BIMA, quand l’État Affirme sa Souveraineté Militaire.

La base militaire française du 43e Bataillon d’Infanterie de Marine (BIMA), située à Port-Bouët, à Abidjan, sera officiellement rétrocédée à la Côte d’Ivoire dès janvier 2025. Cette décision, annoncée par le président ivoirien Alassane Ouattara dans son discours de fin d’année, marque une étape décisive dans la modernisation et l’autonomisation des Forces armées de Côte d’Ivoire (FACI).

« Nous pouvons être fiers de notre armée dont la modernisation est désormais effective. C’est dans ce cadre que nous avons décidé du retrait concerté et organisé des Forces Françaises en Côte d’Ivoire », a déclaré le président Ouattara, tout en annonçant que la base serait renommée « Camp du Général Ouattara Thomas d’Aquin », en hommage au premier chef d’État-Major de l’armée ivoirienne.

Créé en 1914, le 43e BIMA s’était installé à Port-Bouët en 1978 dans le cadre des accords de défense franco-ivoiriens. Avec ses 1 000 soldats, il jouait un rôle clé dans la lutte contre les djihadistes au Sahel et dans les pays du golfe de Guinée. Désormais, la base sera utilisée par les FACI pour accueillir au moins cinq bataillons ivoiriens, et abritera des centres d’aguerrissement, de formation et de communication, selon le ministre de la Défense, Téné Birahima Ouattara.

Cette transition ne signifie pas la fin des relations militaires entre les deux pays. Une centaine de militaires français resteront sur place pour maintenir une coopération stratégique et logistique.La restitution de la base intervient dans un contexte de rejet accru de la présence militaire française en Afrique. Après les retraits successifs du Mali, du Burkina Faso, de la Centrafrique, et plus récemment du Sénégal et du Tchad, cette décision s’inscrit dans une nouvelle stratégie française visant à réduire ses effectifs et à renforcer les capacités africaines.

En reprenant le contrôle de cette base stratégique, la Côte d’Ivoire envoie un signal fort d’émancipation militaire tout en renforçant ses capacités nationales. Cette décision, saluée par la population, illustre la volonté des autorités ivoiriennes de construire une armée moderne et autonome, adaptée aux défis sécuritaires de la région.

Amen K.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Back To Top