La récente décision des autorités ivoiriennes d’interdire les boissons énergisantes alcoolisées a suscité une onde de choc parmi les commerçants du secteur. Cette mesure, prise à la hâte et sans consultation approfondie, a plongé de nombreux acteurs économiques dans une situation de désarroi. En évinçant une branche importante de l’économie nationale, les dirigeants ont involontairement envoyé un signal négatif aux investisseurs, créant un climat de méfiance qui pourrait s’étendre à d’autres secteurs économiques.
Le commerce des boissons énergisantes alcoolisées représente une part significative du marché ivoirien. En le supprimant brusquement, sans offrir de solutions alternatives ou de soutien aux commerçants touchés, les autorités ont non seulement fragilisé une filière économique entière, mais elles ont aussi exposé des milliers de travailleurs et leurs familles à l’incertitude économique. Cette décision, perçue par beaucoup comme une manœuvre dictée par des intérêts égoïstes, risque de ternir l’image du pays en tant que destination attrayante pour les investissements.
L’interdiction de ces produits ne peut être justifiée que par des motifs de santé publique, mais il est essentiel que les autorités montrent de la prudence et de la responsabilité dans la gestion des conséquences économiques. En agissant précipitamment, elles ont créé une jurisprudence inquiétante : celle où des décisions économiques majeures sont prises sous la pression de groupes d’intérêts spécifiques, au détriment de l’ensemble de la population et du tissu économique national.
Il est crucial que les autorités ivoiriennes adoptent une position plus équilibrée, au-dessus de la mêlée, en considérant l’ensemble des répercussions économiques et sociales de leurs décisions. Le rôle d’un gouvernement est de protéger l’intérêt général, non de servir des intérêts particuliers au détriment de la stabilité économique et sociale. Cette responsabilité implique d’accompagner les secteurs affectés par des mesures adéquates, telles que des compensations financières, des programmes de reconversion ou encore la mise en place d’un dialogue constructif avec les acteurs économiques concernés.
La transparence, la concertation et l’anticipation des impacts économiques sont essentielles pour maintenir la confiance des investisseurs et des commerçants. Sans cela, c’est l’économie nationale qui en souffrira, car la méfiance engendrée par cette interdiction pourrait s’étendre à d’autres domaines, freinant ainsi le développement économique du pays.
Amen K.