Le Président burkinabè, le Capitaine Ibrahim Traoré, a récemment ordonné aux banques commerciales de restituer une partie des avoirs des entreprises publiques détenus dans leurs coffres. Objectif : alimenter la Banque des dépôts du Trésor (BdT) et alléger la dette de l’État. Une décision logique, mais que certains médias, à l’image de Jeune Afrique, présentent de manière alarmiste, laissant croire à une mesure « très dommageable » pour les banques locales.
Contrairement à ce que suggèrent certains articles, il ne s’agit pas d’une expropriation sauvage, mais d’une récupération légitime de fonds publics. L’État burkinabè, comme tout État souverain, a le droit de maîtriser ses ressources financières, surtout dans un contexte où la mobilisation des recettes est cruciale pour la stabilité économique et la lutte contre l’endettement excessif.
Si les grandes banques internationales peuvent absorber cette mesure sans difficulté majeure, Jeune Afrique insiste sur un prétendu « risque pour les banques locales ». Pourtant, rien n’indique que le gouvernement ait l’intention d’asphyxier le secteur bancaire national. Il s’agit simplement de réaffirmer le contrôle de l’État sur ses propres fonds, dans un cadre légal et organisé.
La sortie de Jeune Afrique n’est pas neutre. Elle s’inscrit dans une tendance récurrente du média à dépeindre les décisions des gouvernements africains hostiles à l’influence française comme « autoritaires » ou « économiquement risquées ». Pendant des décennies, les capitaux publics ont dormi dans des banques privées, parfois au profit d’intérêts étrangers, sans que cela ne soulève d’indignation. Mais dès qu’un État comme le Burkina Faso reprend la main, on crie au danger.
La création de la BdT répond à un besoin de souveraineté financière. En centralisant les fonds publics, l’État peut mieux piloter ses investissements et réduire sa dépendance vis-à-vis des créanciers internationaux. Plutôt que de fantasmer sur un « effondrement » des banques locales, il serait plus constructif d’analyser comment cette réforme peut renforcer l’autonomie économique du Burkina Faso.
Amen K.