Burkina Faso : Nouveaux médias, entre liberté d’expression et nécessité de régulation, le Conseil Supérieur de la Communication fait des mises au point.

La première édition du Forum des nouveaux médias, tenue du 3 au 5 avril à Ouagadougou, a permis d’aborder les enjeux majeurs de la presse en ligne au Burkina Faso. Deux thèmes ont dominé les débats : la régulation des contenus et la lutte contre la cybercriminalité, avec des interventions clés du Conseil supérieur de la communication (CSC) et de la Brigade centrale de lutte contre la cybercriminalité (BCLCC).

Dr Myriam Sanou, conseillère au CSC, a insisté sur la nécessité d’une régulation adaptée face à la multiplication des plateformes numériques. Selon elle, les risques de désinformation, de discours haineux et d’appels à la violence exigent des règles strictes pour protéger la cohésion sociale. « Le CSC a pour mission d’encadrer les médias et la communication publique en établissant des normes évolutives », a-t-elle expliqué. Elle a également souligné que le Conseil peut agir de sa propre initiative ou sur plainte, notamment dans les cas d’incitation à la haine ou de menaces à la paix sociale.

Aimé Ouédraogo, porte-parole de la BCLCC, a alerté sur la recrudescence des infractions en ligne. Entre 2020 et 2024, plus de 13 000 plaintes ont été enregistrées, concernant notamment des escroqueries, des usurpations d’identité et des piratages. « Les médias en ligne doivent sécuriser leurs plateformes pour éviter les manipulations », a-t-il prévenu. Il a aussi dénoncé l’usage croissant de faux comptes automatisés pour diffuser de fausses informations, une pratique qui vise à influencer l’opinion publique et à déstabiliser les institutions.

Les deux intervenants ont appelé à une meilleure coopération entre autorités, médias et citoyens pour garantir un espace numérique fiable. Alors que les supports traditionnels migrent vers le digital, il devient crucial d’adopter des mesures de sécurité et de promouvoir une information responsable.

Ce forum a permis de rappeler que, dans un monde connecté, la régulation et la cybersécurité sont indispensables pour préserver la crédibilité de l’information et la stabilité sociale.

Amen K.

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