Le commerce électronique connaît une expansion fulgurante en Afrique, profitant d’une population jeune, de plus en plus connectée, et de nouvelles initiatives d’intégration économique. En 2017, seuls 13 % des Africains effectuaient des achats en ligne, mais ce chiffre pourrait grimper à 40 % d’ici la fin 2025, selon un rapport de Nikulipe publié en juillet 2024 sur les paiements et le commerce électronique en Afrique. Cette montée en puissance place l’e-commerce au cœur du renforcement du commerce intra-africain.
Le rapport, intitulé « Payments and E-commerce in Africa 2024 », projette une augmentation de 15 milliards de dollars du marché en ligne d’ici 2028, soit une croissance de 49 % en quatre ans. Statista confirme cette dynamique, anticipant un taux de croissance annuel moyen de 11,7 % entre 2024 et 2028, ce qui pourrait doubler les revenus de l’e-commerce, passés de 16,1 milliards de dollars en 2023.
L’expansion du commerce électronique en Afrique repose sur une démographie favorable : l’âge médian de la population est de 19,7 ans, et plus de 1,4 milliard d’habitants sont de plus en plus connectés. Le taux de pénétration d’Internet, qui n’était que de 16 % en 2013, a plus que doublé pour atteindre 37 % en 2023, selon l’Union internationale des télécommunications (UIT). Cependant, cette révolution numérique se heurte à des défis. L’Organisation mondiale du commerce (OMC) pointe du doigt les infrastructures insuffisantes et l’absence d’harmonisation des réglementations sur le commerce électronique entre les pays africains, rendant le commerce transfrontalier complexe.
La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) et son protocole sur le commerce numérique cherchent à remédier à ces obstacles en facilitant les échanges en ligne entre les nations africaines. Des projets régionaux, comme la Zone de libre-échange numérique du OMESA, soutiennent également cette intégration. Des plateformes comme Jumia, présente dans 11 pays, et Anka Africa, qui regroupe plus de 20 000 boutiques en ligne dans 46 pays, ouvrent la voie à un e-commerce plus fluide en Afrique, simplifiant les transactions transfrontalières et offrant une vitrine aux producteurs locaux.
Le commerce électronique africain est donc bien parti pour jouer un rôle déterminant dans l’avenir économique du continent, renforçant les échanges et stimulant la croissance à travers une révolution numérique sans précédent.