Avec le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, les États-Unis s’apprêtent à relancer massivement leur production pétrolière, notamment via le pétrole de schiste. Cette stratégie, résumée par le slogan « drill, baby, drill », vise à réduire les prix à la pompe pour les consommateurs américains tout en inondant le marché mondial de brut. Une promesse qui inquiète les grands pays producteurs de pétrole, notamment en Afrique.
Lors de la précédente administration Trump, une surproduction américaine avait conduit les prix du baril à des niveaux historiquement bas, souvent sous les 50 dollars. Les économies africaines fortement dépendantes des revenus pétroliers, comme le Nigeria et l’Angola, avaient alors subi des crises économiques sévères. Au Nigeria, la chute des recettes pétrolières avait provoqué une crise monétaire sans précédent, tandis que l’Angola était contraint de renégocier sa dette extérieure.
Face à ces chocs, de nombreux pays avaient annoncé des politiques de diversification économique. Le Nigeria avait misé sur l’agriculture et l’industrialisation, et l’Angola s’était engagé à développer son secteur minier. Cependant, ces ambitions se sont souvent heurtées à des retours aux habitudes lorsque les prix du pétrole ont rebondi grâce aux réductions de l’OPEP+.
Aujourd’hui, les défis sont encore plus grands. Les dettes publiques des principaux producteurs africains sont bien plus élevées qu’en 2017, et leurs marges budgétaires pour résister à une nouvelle chute des prix sont limitées. Une baisse prolongée des prix affaiblirait davantage les monnaies locales, réduisant la consommation et alimentant le mécontentement social.
Pour éviter une répétition des crises passées, les pays africains doivent transformer les promesses de diversification en actions concrètes. Des projets tangibles, résilients face aux fluctuations du marché pétrolier, sont essentiels.
Le retour de Trump au pouvoir ne laisse aucun doute sur une future saturation du marché pétrolier mondial. Les producteurs africains n’ont plus le luxe d’attendre. L’heure est venue de faire de la diversification une réalité, sous peine de replonger dans une spirale de difficultés économiques.
Amen K.