Les populations du village de Motiamo, situé à une dizaine de kilomètres de Bondoukou (Nord-Est ivoirien, région du Gontougo), ont célébré samedi 11 novembre 2023, leur nouvel an traditionnel, selon les rites coutumiers « Degha », à la faveur du Gbônon Fesival.
Le peuple « Degha » a exprimé sa joie, par des défilés, des parades et une célébration populaire à la place du village. La fête du nouvel an traditionnel est couplée à des funérailles générales dénommées « Côta », organisées pour accompagner toutes les personnes décédées au cours de l’année.
Selon le parrain, le député de Bondoukou, Maïzan Koffi Noël, cette cérémonie culturelle magnifie la tradition et matérialise l’importance des morts, en mettant en relief le sens de la vie et la pertinence de la communauté.
Pour le commissaire du festival, Kouassi Maliret, cette fête s’inscrit dans le cadre de la valorisation des us et coutumes. « Après le Côta marqué par une purification de la société, débute la nouvelle année avec ses danses de réjouissance et un défilé de toutes les couches sociales du village », a-t-il souligné, en présence de l’adjointe au maire de Bondoukou, Anzoua Rosalie Ama.
A ce titre, les populations doivent accorder un grand intérêt à cette tradition au bénéfice de l’enracinement des valeurs ancestrales, a renchéri le président de la MUDESMO, Yao Souleymane Ouattara
Le « Côta » se manifeste par des esprits des défunts qui s’incarnent à travers des femmes portant des charges et délivrant des messages liés à la gestion de l’héritage, à la cohésion et à l’entente au sein de la famille endeuillée.
Les « Degha » font partie des minorités ethniques en Côte d’Ivoire, assimilés aux Gurusi, Koulango ou Abron. Ce peuple se retrouve dans trois principaux villages, Boromba, Motiamo et Zagala.
Wahid SYLLA