Le gouvernement de transition du Burkina Faso a récemment annoncé une décision cruciale visant à renforcer le développement industriel national : la suspension de l’exportation des amandes de karité à partir du 18 septembre 2024. Cette mesure, prise conjointement par les ministres du Commerce et de l’Économie, témoigne de la volonté des autorités burkinabè de promouvoir la transformation locale des matières premières, en particulier dans la filière karité, secteur stratégique pour l’économie du pays.
En suspendant la délivrance des Autorisations Spéciales d’Exportation (ASE) pour les amandes de karité, le gouvernement cherche à garantir l’approvisionnement des industries locales en matière première. L’objectif est de permettre aux entreprises burkinabè de mieux tirer profit de la chaîne de valeur du karité en augmentant la production locale de produits finis tels que le beurre de karité, les cosmétiques, ou encore les produits pharmaceutiques. Ce développement industriel accru devrait non seulement dynamiser l’économie nationale, mais également générer davantage de valeur ajoutée sur place, créant ainsi des emplois et des opportunités pour les populations locales.
Cette mesure s’inscrit parfaitement dans la vision plus large du gouvernement de la transition, sous la direction du Président Ibrahim Traoré, qui met l’accent sur la souveraineté économique et la transformation des ressources nationales. Le Burkina Faso, qui produit environ 400 000 tonnes d’amandes de karité par an, a vu ses revenus d’exportation passer de 52,7 millions de dollars en 2016 à 61,8 millions en 2019. Cependant, la majorité de ces exportations concerne des matières premières brutes, limitant ainsi les bénéfices potentiels du pays. En encourageant la transformation locale, le gouvernement ouvre la voie à une plus grande indépendance économique et à une meilleure exploitation des richesses nationales.
Le secteur du karité, largement dominé par les femmes, revêt une importance sociale et économique cruciale pour le Burkina Faso. En appuyant le développement des industries locales, cette décision renforce également l’autonomisation des femmes dans les zones rurales, en leur offrant de meilleures opportunités économiques et en valorisant leur rôle dans l’économie nationale.
Le gouvernement a également souligné que toute infraction à cette nouvelle réglementation serait sévèrement sanctionnée. L’État appelle à la collaboration des acteurs de la filière et des services de l’État pour assurer la réussite de cette stratégie. De plus, la population est encouragée à signaler toute tentative de violation de la mesure.
Amen K.