La récente initiative de la Cour des comptes visant à promouvoir une plus grande participation des femmes dans les organes de contrôle des finances publiques représente une avancée significative pour l’égalité des sexes dans les institutions de la République. En fixant l’objectif ambitieux de 30 % de représentativité féminine parmi les magistrats financiers et les inspecteurs d’ici à 2025, la Cour des comptes marque un tournant dans la lutte pour une gestion des finances publiques plus inclusive et sensible au genre.
Les chiffres actuels révèlent une disparité alarmante au sein des organes de contrôle. Sur les 20 magistrats de la Cour des comptes, seule une femme est représentée. La situation est tout aussi déséquilibrée à l’Inspection générale du trésor (IGT), où les 5 agents sont tous des hommes, et à l’Inspection générale des finances (IGF), où seulement 2 des 10 agents sont des femmes. L’Inspection générale d’État (IGE) est la seule institution à atteindre la parité, avec 5 femmes parmi les 10 inspecteurs. Ces données montrent clairement la nécessité d’une action immédiate pour rectifier cet écart et garantir une représentation plus équitable des sexes.
L’intégration d’une perspective de genre dans la gestion des finances publiques n’est pas seulement une question d’égalité, mais aussi de performance et d’efficacité. La diversité des genres au sein des équipes de contrôle peut conduire à une prise de décision plus équilibrée et à une meilleure compréhension des besoins de l’ensemble de la population. Une représentation accrue des femmes dans ces organes clés pourrait également aider à renforcer la transparence et la responsabilité dans la gestion des ressources publiques, deux piliers essentiels pour le développement durable du pays.
Le symposium tenu à Lomé le 30 août 2024, en collaboration avec la coopération allemande GIZ, a permis de lancer cette initiative et de sensibiliser les différents acteurs concernés. La nouvelle loi organique de la Cour des comptes, qui soutient cette démarche, constitue une base solide pour accélérer ce changement. Toutefois, pour que cet objectif soit atteint, il est impératif que toutes les institutions de la République emboîtent le pas. Il est temps que les autres organes de contrôle, ainsi que les institutions publiques et privées, s’engagent activement à promouvoir l’inclusion des femmes à tous les niveaux de décision.